Bagages culturels : session d’hiver
Après le grand succès du projet estival « Bagages culturels », la SODEP et Érudit s'associent pour vous présenter « Bagages culturels : session d'hiver ». Ce sont trois corpus de textes tirés des revues culturelles québécoises que vous pourrez découvrir respectivement en janvier, février et mars : « Vivre sa nordicité », « Des régions vivantes : culture et histoire », puis « Portraits de femmes influentes d’ici et d’ailleurs ».
Chaque thématique est divisée en deux parties : les « textes en libre accès » auxquels vous pouvez accéder en un seul clic, puis les « textes sous restrictions » accessibles en vous connectant à une bibliothèque abonnée à Érudit comme BAnQ, votre université ou votre Cégep ou bien via le Réseau des bibliothèques publiques de Montréal. Référez-vous à votre bibliothèque de quartier pour savoir si elle est abonnée à Érudit.
Érudit diffuse la version numérique des numéros courants et des archives de plusieurs revues culturelles. Ce sont ainsi des dizaines de milliers d’articles culturels qui sont accessibles, en majorité librement, sur la plateforme d’Érudit.
Consultez les différentes thématiques : Vivre sa nordicité, Des régions vivantes : culture et histoire
On oppose à tort bien souvent l’offre culturelle de la grande métropole à celle des autres régions du Québec, ces régions que l’on dit éloignées. On parle de l’effervescence de l’une pour souligner le charme tranquille de l’autre…
Pourtant, tandis que les yeux sont rivés sur ce qui se passe comme nouveauté en ville, les régions, elles, s’activent, se concertent et collaborent plus que jamais afin de mettre en valeur leur richesse culturelle. C’est un véritable vent d’ingéniosité, d’innovation et d’audace qui balaie les régions depuis quelques années. De nouvelles manières de penser et de faire émergent, toute une communauté s’allie pour développer autrement un territoire et, avec lui, une vision renouvelée de la culture.
Car une scène culturelle vivante, c’est un cœur battant d’activités humaines et artistiques où chaque citoyen et chaque citoyenne trouve sa place pour le faire rayonner. Rassemblés sous le thème Des régions vivantes : culture et histoire, le corpus de textes présenté ici nous invite à réfléchir aux enjeux associés aux diverses régions québécoises.
Hélène Hotton, directrice générale de la SODEP
TEXTES EN LIBRE ACCÈS
CINÉ-BULLES
Éric Perron
« Points de vue de cinéphiles : en quête d’écrans », vol. 34, no 3, 2016
« La principale raison qui les empêche d’en voir davantage est l’offre insuffisante en salle dans plusieurs régions. »
CONTINUITÉ
Pierre Frenette
« Pays de titans », no 80, 1999
« La Côte-Nord, c'est l'immensité, la démesure. »
JEU
Raymond Bertin
« Quinze ans de Voyagements, et encore tant à faire : entretien avec Caroline Lavoie » no 148, 2013
« De plus en plus de gens souhaitent être mis en contact avec des œuvres de qualité, c’est un réel changement. »
CIRCUIT
Réjean Beaucage
« La 25e édition du FIMAV : actualité de la musique... actuelle », vol. 18, no 2, 2008
« Le FIMAV [...] a devancé son public et démontré la viabilité de sa proposition. »
CIEL VARIABLE
Sébastien Hudon
« D’une dystopie réalisable / An Achievable Dystopia / Steve Veilleux, Projections », no 99, 2015
« Le travail de Steve Veilleux nous place devant ce moment où l’image préfabriquée et prophétique d’un promoteur immobilier n’a pas encore rencontré sa concrétisation. »
CAP-AUX-DIAMANTS
Andréanne LeBrun
« Le chemin de fer dans la région de Rouyn et Noranda : un enjeu pour le contrôle du Nord-Ouest québécois », no 112, 2013
« l’implantation du chemin de fer dans la région de Rouyn transcende les dimensions locale et régionale pour atteindre la sphère nationale »
CINÉ-BULLES
Éric Perron
« Écrans d’auteur » vol. 20, no 3, 2002
« Rejetée par la grande majorité des salles commerciales, la diffusion du cinéma d'auteur est reprise en région par d'autres [...] »
CIEL VARIABLE
Mona Hakim
« Art in the non-urban public space can enable us to expand cultural action extraordinarily quickly. »
JEU
Michelle Chanonat
« Le théâtre jeunes publics en région : une zone sinistrée ? », no 148, 2013
« Dans les Laurentides, il est plus facile de parler des paysages que d’agir pour consolider ce capital [...] »
TEXTES SOUS RESTRICTIONS
MAGAZINE GASPÉSIE
Marie-Josée Lemaire-Caplette
« La Gaspésie immortalisée », no 198, 2020
« cette Gaspésie avec ses paysages bruts, ses couleurs si vivantes et sa lumière singulière [...], ce quelque chose d’intangible, mais de bien réel, qui éveille la sensibilité »
HISTOIRE QUÉBEC
Virginia Pésémapéo Bordeleau
« Établir le dialogue par l’art contemporain en région », vol. 24, no 4, 2019
« Ce fut une découverte dans ce milieu habitué à l’idée que les Autochtones ne font que de l’artisanat. »
ENTREVOUS
Patrick Coppens
« L’eau monte », no 10, 2019
« Rivière des Prairies née d’un fleuve et fière de savoir aller où bon lui semble, comme vole l’oiseau saute-roseau, trilles en fleurs. »
NUIT BLANCHE
Pierre Rouxel
« Écrire « sur » la Côte-Nord », no 154, 2019
« On peut rêver d’elle — sans y être jamais allé. On peut y être passé en coup de vent ou y avoir vécu peu ou prou. On peut avoir décidé de s’y installer ou y être né. On peut y avoir vécu depuis des centaines d’années. »
MŒBIUS
Alex Noël
« Coupées au montage : fragments sur trois femmes peintres », no 158, 2018
« Vous étiez pourtant une génération entière de femmes, nées dans les années 1920, à créer des œuvres de haut calibre au fil du siècle, mais personne ne m’avait jamais parlé de vous. C’est toujours par accident que je vous découvre. »
NUIT BLANCHE
David Lonergan
« Françoise Bujold. À toi qui n’es pas né au bord de l’eau », no 158, 2020
« Car la Gaspésie est le sujet de son œuvre poétique et théâtrale, ainsi que l’inspiration fondamentale de ses œuvres picturales. »
ENTREVOUS
Leslie Piché
Série dans le cadre de la Fête nationale des Québécois, no 11, 2019 et no 8, 2018
« Fête nationale des Québécois 2018 à Laval : La richesse qui nous unit »
« Rendez-vous avec Leslie Piché : La richesse qui nous unit à la Fête nationale du Québec à Laval »
NOUVEAUX CAHIERS DU SOCIALISME
Pierre LaGrenade
« Salaberry-de-Valleyfield : un nom, une histoire », no 22, 2019
« [...] son histoire est liée étroitement aux luttes et résistances ouvrières et citoyennes. On peut parler ici d’une importante ville ouvrière. »
HISTOIRE QUÉBEC
Monique T. Giroux
« L’industrie du vêtement, une marque indélébile de l’histoire de Victoriaville et sa région », vol. 24, no 1, 2018
« La révolution industrielle a profondément métamorphosé les conditions de vie des populations. »
NOUVEAUX CAHIERS DU SOCIALISME
Pierre LaGrenade
« Une classe ouvrière qui résiste », no 22, 2019
« Tout au long de son histoire, Salaberry-de-Valleyfeld a été marquée par une combativité ouvrière hors du commun. »
NUIT BLANCHE
Philippe Ducros
« Gespe’gewa’gi », no 158, 2020
« Je crois que la Gaspésie a ce pouvoir de laisser au vent et à l’horizon la chance de nous fendre, de faire de la place en nous, de la place pour aimer. »
Comment penser le monde froid, le « Nord », l’Arctique, voire l’hiver et l’ensemble des phénomènes et signes qui les composent ? Bien que l’hiver, le Nord et le froid ne soient pas nouveaux, ils ont jusqu’à récemment été peu étudiés et pensés en tant que phénomènes. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce déficit de connaissances, remarqué dès les années 1960 par le géographe et linguiste québécois Louis-Edmond Hamelin, qui appelait à un nouveau chantier critique autour des néologismes qu’il a alors proposés, et qui sont devenus des programmes dynamiques de recherche : la « nordicité » (l’état de du Nord) et l’« hivernité » (l’état de l’hiver). Les deux notions impliquent une approche pluridisciplinaire, qui appelle l’étude des aspects physiques, sociaux, psychologiques, économiques, urbanistiques, culturels, littéraires, linguistiques et esthétiques. Ils permettent enfin de définir le Nord et l’hiver sans les associer à leurs contraires, mais plutôt en fonction de leurs composantes et de leur fonctionnement propre. Cela permet un renversement fertile, pour arriver à identifier les possibilités du monde froid de manière positive, plutôt que de ne le considérer qu’en termes d’« adaptation » à des modèles imaginés pour des climats plus tempérés.
Ainsi, lorsqu’il invente ce néologisme « nordicité » dans son laboratoire de Québec dans les années 1960, Hamelin souhaitait suppléer au manque de vocabulaire de la langue française (et par extension, anglaise) pour désigner le climat et l’environnement dans lequel il vivait. Il ne se doutait alors pas à quel point cette notion deviendrait populaire et représenterait aujourd’hui, pour les Québécois et les autres peuples nordiques, une part de leur identité. Au cours de sa carrière, Hamelin a créé des centaines d’autres mots pour désigner les réalités physiques, sociales et culturelles du « Nord ». Il considérait que, sans les mots adéquats, on demeurait « analphabète » au sujet des réalités qui nous entourent. Ne pas avoir de mots pour décrire le monde nous restreint à une méconnaissance, mais aussi à un inconfort, voire à un rejet de ce que l’on perçoit.
Aujourd’hui, grâce à ces avancées, nous pouvons amorcer de nouvelles comparaisons entre les cultures et sociétés nordiques (du Québec, du Canada, de la Scandinavie, de la Russie et de la Finlande) qui ne concernent pas seulement leurs aspects climatiques : la notion d’« imaginaire du Nord » ouvre une perspective inédite pour comprendre l’ensemble des signes, phénomènes, comportements, représentations et pratiques liées au fait de vivre dans un espace marqué d’une part par l’alternance saisonnière différenciée de la lumière et de la noirceur, et d’autre part par l’alternance entre un climat tempéré et un climat froid. Comment considérer comme un avantage le froid, la neige, la noirceur, la glace? Comment mieux imaginer et mieux vivre le repli intérieur (psychologique et physique) qu’est la période hivernale ? Comment penser le Nord en soi ? Voilà les questions fascinantes soulevées par la nordicité, et les défis intellectuels qu’ils imposent aux chercheurs pour trouver des manières de mieux vivre, et de vivre plus heureux, dans le monde froid.
Daniel Chartier, professeur à l'Université du Québec à Montréal et directeur du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique
TEXTES EN LIBRE ACCÈS
CONTINUITÉ
Daniel Chartier
« L’hiver sous les couvertures », no 135, 2013
« Froid, neige et isolement dérangent le déroulement linéaire du temps »
LES ÉCRITS
Jean Désy
« L’espoir au Nord : une utopie ? », no 148, 2016
« Le Nord, d’abord, est fait d’une culture bâtie par des êtres humains qui l’ont habité et l’habitent encore avec un amour véritable. »
LIBERTÉ
Julia Posca
« Perdre le Nord » no 311, 2016
« Non seulement nous avons domestiqué la nature, mais nous l’avons carrément chassée de la plupart des lieux que nous habitons pour nous sentir plus à l’aise. »
CIEL VARIABLE
Sonia Pelletier
« Les artistes réussissent ici [...] à nous faire rejoindre ce monde des contrées éloignées [...] »
SPIRALE
Daniel Chartier
« [...] son pays porte, à travers le monde, l'espoir d'un modèle qui pourrait paver la voie à une réorganisation postcoloniale du monde inuit et autochtone. »
CIRCUIT
Anthony Cushing
« Glenn Gould and ‘Opus 2’: An outline for a musical understanding of contrapuntal radio with respect to The Idea of North, vol. 22, no 2, 2012
« The work’s focus is on the solitude of Northern living from the perspective of five people, each of whom spent considerable time North of 60. »
ESSE
Sydney Hart
« [...] the voices seem to cultivate the experience of conversing with guides to understand a mystifying region, as much as they contribute to an image of the North as a solitary, daunting place [...] »
CONTINUITÉ
Léo Zrudlo
« Entre la Norvège et le Québec : architecture nordique et adaptation à l’hiver », no 59, 1994
« [...] si nous acceptons de jouir de l'hiver au lieu de le subir, nous pourrons adapter notre façon de vivre en fonction de celui-ci [...] »
CIEL VARIABLE
Francine Paul
« Les paysages de Lefort nous transportent au cœur d’une nordicité ouverte et immense livrant un nuancier presque exponentiel de blancs, de gris et de noirs des glaces qui se découpent sur l’horizon ou s’agglutinent les unes aux autres [...] »
CIEL VARIABLE
Pierre Dessureault, Geneviève Chevalier, Isa Tousignant
Dossier Plein Nord, no 92, 2012
« Courants / Currents / Thomas Kneubühler, Under Currents »,
TEXTES SOUS RESTRICTIONS
NUIT BLANCHE
Jérôme Guénette
« Imaginaire de la Côte-Nord. De l’espace nord-côtier », no 154, 2019
« La Côte-Nord textuelle devient le lieu d’une remise à neuf, d’un retour à soi, en soi [...] »
RELATIONS
Daniel Chartier
« Penser l’hiver », no 805, 2019
« La méconnaissance des phénomènes liés au froid conduit à un flottement langagier. »
MŒBIUS
Loïc Beauregard-Lefebvre
« Le vent qui coule se vide à l’horizon », no 166, 2020
« L’hiver a basculé sur le soleil. Il a fallu trouver le courage, prendre le risque d’avancer. »
RELATIONS
Julien Simard
« Vieillir encabanés l’hiver ? », no 805, 2019
« L’hiver tel que nous le connaissions est en train de disparaître et, avec lui, le peu de prise que nous avions sur lui. »
ENTREVOUS
France Bonneau, Hélène Perras, Monique Pagé
Série « Poétique hivernale », no 6, 2018
ESSE
Chris J. Gismondi
« Why is the Arctic Always White ? Circumpolar Indigenous Artists in the Age of the Anthropocene », no 97, 2019
« Understanding how non-Indigenous people imagined the Arctic throughout history helps us comprehend perceptions of it today [...]»
RELATIONS
Caoimhe Isha Beaulé
« Montréal attache sa tuque », no 805, 2019
« [...] faire le point sur l’hivernité des Montréalais soulève des questions fondamentales sur la relation qu’entretient la population avec son milieu. »
MAGAZINE GASPÉSIE
Alexander Reford
« Traverser la péninsule gaspésienne à pied : un périlleux périple ! », no 195, 2019
« En hiver, le trajet est souvent plus facile, car libre de la plupart des obstacles, mais les défis météorologiques et l’isolement rendent les voyages périlleux. »
MŒBIUS
Guy Sioui Durand
« Yänariskwa (Grand Loup) et Yändia’wich (Grande Tortue) à la pointe aux Indiens de la rivière Unamen (Romaine) », no 166, 2020
« Ici, dans le Nord, bien des outardes, des saumons et des castors ne réapparaissent plus. À quand le tour des Innus ? »
ESSE
Nayla Naoufal
« Le paysage comme pédagogie : Danser Sápmi / Landscape as Pedagogy: Dancing Sápmi », no 98, 2020
« Les pierres, la marée, les animaux, les joiks, la lune, le vent, les plantes, le soleil, les esprits, la neige savent et sont ses professeurs [...] »